Published on 09/11/2023
Mot du Jury :
Et maintenant pour le prix du meilleur film. Le jury pourrait avancer qu’il s’agit d’une œuvre politique maîtrisée qui épate par la précision de sa mise en scène et par la puissance de son langage.
On pourrait soulever le culot narratif qui nous garde en haleine malgré son dispositif minimaliste. Il serait aussi pertinent d’examiner le miroir que le film pointe vers nous, en utilisant le passé pour parler d’un présent qui n’a guère évolué, où la montée d’un racisme décomplexé fait craindre les pires dérives sociétales.
Mais au final, à l’instar de son protagoniste qui rejette le spectacle judiciaire qui s’impose à lui en clamant qu’il est innocent simplement parce qu’il est innocent, le gagnant s’impose comme meilleur film simplement parce qu’il est le meilleur film. Le prix est attribué au PROCÈS GOLDMAN de Cédric Kahn.
Mot du Jury :
D’abord il y a le titre qui intrigue et qui prend tout son sens quand le film se termine et que l’héroïne émerge de la noirceur, enfin.
Puis il y a le rythme, celui du suspense au départ qui nous plonge dans un drame ignoble puis celui du temps long de la reconstruction et de la justice.
Il y a des actrices en pleine maitrise et en finesse
Il y a des personnages tout en complexité et en nuances
Et il y a un sens de la mise en scène pour nous raconter une histoire importante, celle que vivent trop de filles et de femmes pour les sociétés égalitaires que nous prétendons être.
Choisir cette œuvre forte pour nous est aussi une façon de se diriger vers la lumière.
Nous avons décidé de remettre le prix du Jury à un film qui n’est pas prêt de nous quitter:
QUITTER LA NUIT, de Delphine Girard
Mot du Jury :
Sa présence est magnétique et fascinante.
Chaque mot est bien pesé, chaque geste est débordant de poésie, de tendresse et d’élégance.
Son regard est à la fois doux, perçant, intrigant, dangereux, séduisant, étrange parfois et joueur.
Tiraillée entre son destin de mère protectrice et une soif d’amour et d’évasion foudroyante, elle incarne avec finesse et puissance la complexité du dilemme, le courage, l’ambivalence et la fragilité.
Mais l’amour finit par crier quoiqu’il en soit. Un cri qui reste muet, mais dont on se souviendra longtemps.
Nous dédions le prix de la meilleure interprétation à la grande et resplendissante Jeanne Balibar.
Mot du Jury :
Audacieux dans sa structure, mais surtout sur le fond, le film nous entraine dans un récit en apparence classique qui dérive doucement vers une fable sous tension. À travers le regard changeant d’une femme enceinte, la scénariste questionne habilement les rapports de classes et la nature de la foi dans une société marocaine en mutation. Le prix du meilleur scénario va à Sophia Alaoui pour ANIMALIA.
Mot du Jury :
Nous avons été éblouis par la grâce de cette musique, à la fois délicate et puissante, en congruence avec l'action. Elle a su apporter une dimension céleste a l'histoire et juxtaposer la beauté des lieux et le tragique du scénario. Nous décernons le prix de la meilleure musique à Nicolas Rabaeus pour FOUDRE.
Mot du Jury :
Pour la vérité et la sincérité du propos et le traitement en absolue adéquation avec la forme.
Pour le minimalisme et la justesse des situations et des dialogues.
Et pour ce qui couve et crie dans les silences.
Pour cette détermination sociale à laquelle il est difficile d’échapper, que la réalisatrice dépeint efficacement, sans complaisance et sans pathos.
Pour la tendresse et la complicité brute entre les deux personnages principaux, aussi frères et sœurs dans la vie.
Pour l’eau qui filtre de partout dans leur existence qu’on devine tracée d’avance.
Pour les clairs-obscurs de leur sommeil-refuge.
Et pour la finale-espoir.
Le prix Elle Québec est remis à la réalisatrice Paloma Sermon-Daï pour IL PLEUT DANS LA MAISON.
Mot du Jury :
Pour sa maîtrise remarquable portée par des acteurs au sommet de leur art, et pour sa construction dramatique haletante qui ne laisse pas le spectateur indemne, le jury attribue le Prix du rayonnement Banque national au long-métrage Le Successeur de Xavier Legrand.
Mot du Jury :
Ce film hors-normes traduit les remous visibles et invisibles qui secouent toute une génération de jeunes femmes. Au fil d’une série de tableaux poétiques d’une grande puissance dramatique, nous sommes entraînés dans une trajectoire intérieure aussi singulière qu’essentielle. Le prix du jury Post-moderne est attribué à Sucré-Seize d’Alexa-Jeanne Dubé.
Mot du Jury :
Pour la rigueur d’un scénario qui déjoue avec une grande dextérité les attentes des cinéphiles tout en offrant aux interprètes une palette de jeu intelligente et complexe. Le prix est attribué à Delphine Girard pour le scénario de Quitter la nuit.
Mot du Jury :
Le jury a décidé de décerner le prix UDA de la meilleure interprétation non pas à un mais à plusieurs acteurs dont l’authenticité et l’énergie rayonnent sur un film choral qui reflète la diversité de la jeunesse montréalaise : le prix est attribué à l’ensemble des jeunes interprètes du film Les Rayons Gamma de Henry Bernadet : Chris Kanyembuga, Chaïmaa Zineddine Elidrissi, Océane Garçon-Gravel, Yassine Jabrane et Hani Laroum.
Mot du Jury :
Le jury a décidé d’attribuer une mention spéciale à un jeune acteur qui porte avec brio un personnage tiraillé entre la féérie de son imaginaire et la cruauté du monde réel. La mention spéciale est adressée à Rayan Dieudonné pour le personnage de Rico dans Kanaval de Henri Pardo.
Mot du Jury :
Tout d’abord, on voulait faire un grand merci à toute l’équipe de CINEMANIA.
Merci pour votre sélection et de nous avoir donné à voir ces documentaires francophones et de nous avoir permis d’échanger autour du cinéma, des questions sociales et écologiques qui traversent nos quotidiens » et dessinent les préoccupations de demain. Le film que nous avons choisi parmi la sélection est un film qui nous a bouleversées, percutées. Unanimement nous avons choisi ce film, une évidence pour nous. D’abord parce que ce film marque la naissance d’une grande réalisatrice. Un premier film emprunt de douceur et d’humanisme avec une esthétique cinématographique remarquable. Nous rêvons toutes les quatre que ce film trouve son public. Avis à tous les distributeurs !
Le prix CINEMANIA pour le meilleur documentaire est remis à JE SUIS LA FRANCE de Sarah El Attar.
Mot du Jury :
Pour la maîtrise avec laquelle les cinéastes abordent le deuil et la puberté dans un tableau d’ensemble qui n’annonce pas d’emblée ses couleurs introspectives; pour la qualité de l’animation et l’humour détonnant que ne renierait pas Mike Judge; bref, pour avoir imaginé un coming of age aussi sensible que délinquant, le jury décerne le Prix Télé-Québec du meilleur court métrage québécois de la compétition à Un trou dans la poitrine d’Alexandra Myotte et Jean-Sébastien Hamel.
Mot du Jury :
Prix Francophonie des Amériques pour le meilleur court-métrage
Mot du Jury :
Pour son exigence de la mise en scène, son audacieux parti pris dans chacun des plans, pour sa subtile incursion dans le genre, la sublimation de l’étrange, de la chair qui se transforme, de cette dualité du vivant et du mécanique. Pour le regard porté sur d’autres représentations, une certaine diversité abordée avec brio: des corps magnifiés, questionnés, fantasmés. Le jury court métrage de cette 29e édition est heureux de remettre Le Prix de la critique AQCC du meilleur court métrage avec le soutien du Laboratoire de contenus la Marquise à Angie de Anthony Coveney.
Mot du Jury :
Nous avons jugé essentiel de décerner une mention spéciale à un premier film qui nous a touchés tant par sa direction d'acteurs que par sa minutieuse mise en scène. Nous tenons donc à souligner le travail rigoureux de Massimo Riggi pour son film MAMINA.
Bravo à Henri Pardo et son équipe d'avoir remporté le prix du public Air Canada pour le film KANAVAL !